Qu'y voyez-vous ?

Cela ne vous aura pas échapper, la première page de ce site joue sur une ambiguïté phonétique, la vraie question est « qui voyez-vous ? », qui voyez-vous quand vous vous voyez … vraiment ? Le masque, le personnage, celui.celle que l’on joue à être ou le.la vrai.e vous, celui.celle que vous êtes au fond ?

Si vous pensez avoir un problème de poids, qui voyez-vous ? Un corps trop gros ou est-ce seulement votre cœur qui est trop gros, trop plein d’amour ? Vous buvez trop d’alcool ? Voyez-vous l’alcoolique ou celui.celle qui veut cacher sa sensibilité dans les blagues potaches et se planquer derrière une pinte de bière ? Vous fumez ? Voulez-vous voir l’addiction, l’absence de volonté ou une envie trop grande de respirer que l’on croit devoir juguler ? Vous n’avez pas confiance en vous ? Est-ce parce que vous vous trouvez nul.le ou parce que vous voudriez que le monde vous entende ? Vous ne trouvez pas votre place ? Êtes-vous si petit.e que vous ne la méritez pas ou est-ce que vous voulez la prendre parce que vous la valez bien plus que ce qu’on vous l’a fait croire ? Que voyez-vous ? Que voulez-vous voir ? Vous vous sentez un.e éternel.le numéro 2, est-ce pour rester dans l’ombre ou parce que vous n’osez pas être le numéro 1 que vous êtes à vous-même ? Vous êtes jaloux.se, voyez-vous l’envie de ce que les autres possèdent ou voulez-vous voir les trésors que vous avez déjà et que vous protégez ?

Mais pour voir, il faut regarder, regarder dans l’alcool, le tabac, le poids, la jalousie, regarder là où ça fait mal ou peur et la peur est créée pour nous éviter d’y aller, précisément parce que là, il y a quelque-chose à protéger : vous-même, le.la vrai.e vous, le fragile, le précieux.

On peut regarder et on peut aussi écouter, non pas le bruit constant de notre cerveau qui cherche, pour sa propre sécurité, à nous maintenir là où nous sommes, mais le discret murmure des projections et des lapsus. Ils nous disent en permanence qui nous sommes vraiment, nous rappellent ce que nous cherchons et ce que nous aimons, nous disent ce que nous voulons vraiment dire, au-delà du discours. Écoutez vos projections, ces moments où vous dites que telle personne vous agace ou que vous aimez telle autre … elles parlent de vous. Écoutez vos émotions quand vous regardez un film, écoutez la radio ou vous promenez, elles parlent de vous, de ce qu’il y a au fond de vous. On nous dit de contrôler nos émotions … mais pourquoi diable ?! Elles font partie de nous, pourquoi devrions-nous nous contrôler au-delà du respect d’autrui ? Je suis en colère, qu’est ce qui m’empêche de l’exprimer (sans hurler ni frapper) ? Je suis heureux.se, pourquoi ne pas le dire même à ceux.celles qui sont tristes (sans en faire des tonnes) ?

Qu’y voyez vous et que voulez-vous montrer de vous ? Ce que vous êtes ou ce que d’autres pensent que vous devriez être ou encore ce que la société nous dit d’être ? Quel message voulez-vous envoyer, celui de vos peurs, de ce que vous voyez comme vos défauts ou voulez-vous montrer vos rêves qui se réalisent, vos “en-vies”, vos passions et votre cœur ?

Nous nous cachons tous.tes je crois, c’est ce que Jung appelait les « persona », des personnages que nous jouons en permanence. Ils sont là pour mieux nous fondre dans l’environnement et ses codes, ils nous aident à nous adapter aux mondes que nous fréquentons : la rue, le travail, la famille, … comme on nous a appris à nous y adapter mais ils ne sont que des personnages, les produits de nos apprentissages (sympas ou pas), pas nous tel.les que nous sommes.

Il n’y a sans doute rien de plus difficile qu’être soi-même, être sa propre source, mais en prendre la direction me semble être le meilleur moyen, petit à petit, de se libérer de nos peurs qui, pour la plupart, viennent d’ailleurs que de nous-même.

# déshypnotisons-nous

NB : en relisant cet article, je me suis dit qu’il faisait un peu “cul-cul” ou “bisounours”, mais je n’échappe pas à ce qui est écrit et je le publie parce qu’il dit ce que je suis ou tente d’être.