le cerveau d'un haut potentiel est un zèbre

Écrit en janvier 2022 et mis à jour en mars 2024

Quand Jeanne Siaud-Facchin a choisi le mot « zèbre » pour désigner les HP, c’est je crois pour faire référence au fait que les marques des zèbres sont uniques. Permettez-moi de lui emprunter cette analogie et de la prolonger.

Comme chacun le sait, le zèbre est un peu comme un cheval sauvage. En ce sens, le mental d’un HP me semble être très comparable à un zèbre ou à un cheval sauvage.

1ère étape : le zèbre est libre.

Avant d’être détecté HP, le mental est totalement libre, il courre dans la savane, fait à peu près ce qui lui plait et tout ça, sans rien demander à personne. Son but, comme tout mental : préserver l’équilibre du système (l’homéostasie -voir l'article à ce sujet). Avec cette petite particularité chez le HP : il y a relativement peu de contre-pouvoir ! Les émotions, bien que souvent très fortes, semblent désorganisées et les autres systèmes (digestifs, nerveux, etc) n’ont pas les relais et la force nécessaire puisqu’eux, sont très cadrés par cette pulsion de vie qui limite tout le monde à son propre rôle. Résultat pratique, le mental batifole en liberté !

le mental d'un haut potentiel est un zèbre

2ème étape : le zèbre est repéré

Quand il est attrapé à 5 ou 10 ans, tout va relativement bien, il est jeune, il n’a pas encore eu le temps de prendre trop de mauvaises habitudes. Si en revanche, il est repéré à l’âge l’adulte, notamment dans un moment de crise, là, c’est plus complexe. En effet, il vous faut imaginer que, quand il est détecté (ou nommé : « oui Monsieur Duchmol, je vous confirme que vous êtes bien HP avec un QI de 140 »), et bien c’est un peu comme si on mettait notre zèbre dans un enclos. Dorénavant, il sera sous la surveillance de « Je », cette entité bien plus forte que le mental et dont celui-ci n’avait jamais eu vent jusqu’ici ! Qui peut bien être ce « Je » qui ose mettre un zèbre en enclos ? D’aucun l’ont appelé la conscience, d’autres l’inconscient, d’autres encore l’âme, je n’ai pas d’avis tranché mais pour moi, il est sans doute plus proche de la somme des trois à laquelle on pourrait même ajouter les conscients et inconscients collectifs. Bref, « je », c’est vous (enfin … moi) mais en plus grand que vous. Vous me suivez ? « Je » en tous cas, croyez-moi, n’est pas seulement votre mental, « je » est bien plus grand que cela. Et c’est donc lui qui a mis votre mental en enclos avec la ferme intention de l’avoir à l’œil.

3ème étape : le zèbre sous clés

« Je » commence donc un dialogue interne singulier puisqu’il commence à réaliser que son mental hier totalement libre de produire n’importe quelle pensée à n’importe quel moment et embarquant tout le monde dans son sillage, peut être un peu maitrisé. Au début, bien sûr, comme tout apprentissage, rien n’est simple : il se cabre, résiste, tente même souvent de s’échapper ! Et ça marche ! Les pensées nous embarquent, nous croyons n’importe quoi sur la réalité et le croyons d’autant plus facilement que c’est ce que nous avons toujours cru.

Mais, mais la lumière passe de plus en plus ! Des trous se font dans la réalité passée, tout d’un coup elle se met à changer et « je » commence à réaliser qu’il n’est pas ses pensées … grandiose découverte ! Imaginez : vous pensez en regardant cet homme qu’il a toujours été là ; puis vous dîtes à votre mental : « tu es certain vraiment ? » et là, lui, le zèbre en cours de dressage vous lâche le morceau « non, ça ne fait qu’un mois qu’il est là mais il me permet de remplacer l’image de cette personne que j’aimais tant et qui a disparue ». Diable ! Un déni ! Chez moi ? vous n’y pensez pas ? Et bien si, je sais, c’est dur !

Et les jours passent et « je » s’habitue de plus en plus à reprendre le contrôle (le vrai), c’est parfois dur, parfois violent, parfois aussi il faut faire des deuils d’anciennes images ou d’anciennes croyances de zèbre totalement libre. Et paradoxalement, au fur et à mesure du dressage, « je » commence à lâcher du leste, à laisser le zèbre aller un peu plus loin, un peu plus seul jusqu’à ce qu’il retrouve l’entièreté de son territoire d’antan mais avec les qualités du dressage en plus … et tout le monde y a gagné.

4ème étape : contrôler le zèbre

Au début de dressage, il me semble essentiel de ne rien contrôler ! Imaginez un zèbre dans un enclos, allez vous commencer par lui hurler dessus de ne pas s’énerver ? De ne pas avoir peur ? Certainement pas n’est-ce pas ! Plus surement, vous tenterez de l’approcher très calmement (calme, respiration), vous essaierez de le caresser (toucher, goût, odorat), vous lui montrerez son nouvel habitat (ancrage avec la réalité). Ce qui donne : au début apprenez à respirer, à être en contact avec la réalité physique simple, à calmer votre mental en vous centrant sur votre corps (pensez qu’un cerveau HP produit jusqu’à 2 fois plus d’électricité qu’un cerveau dans la norme (ce qui ne veut pas dire qu’il est plus intelligent hein ! 2 fois plus vite n’a jamais voulu dire 2 fois mieux !)) ainsi, vous cesserez simplement de nourrir le mental avec ce qu’il aime le plus : des pensées.

Puis, quand vous aurez pris ces habitudes rassurantes alors seulement vous pourrez commencer à affronter le zèbre (les pensées) en direct. Cela donnera des choses aussi simples que « stop, je ne veux pas penser à cela » ou « pourquoi penser à ça ? » … Je vous l’accorde, ça peut donner l’apparence de la schizophrénie ou d’une grosse dissociation. Il n’en est rien, tout est normal, vous parlez à votre cerveau comme on parle à son bras quand on joue au tennis non ?

Je vous souhaite en tous cas d’arriver à magnifiquement dresser votre zèbre, tel ce qu’il est : un pur-sang sauvage prêt à vous donner le meilleur de lui-même, dès lors que vous serez arrivés à en reprendre le contrôle. Bon voyage.

Mise à jour du 23 mars 2024 :

5ème étape : la mort du zèbre ?

On vient de me dire que le zèbre serait le seul animal que l’homme ne peut pas dresser. Je soupçonne que Jeanne Siaud-Facchin, qui a popularisé ce terme, l’a fait pour cette raison. Mais, son cerveau (qui est donc un “zèbre”) est celui d’une personne comme les autres. Au risque de contredire les lignes qui précèdent, ce n’est pas vous qui êtes un.e zèbre, c’est simplement votre cerveau (et celui de Jeanne). C’est lui qui trouve cette dénomination et lui qui, par ce biais, suggère qu’on ne pourrait pas le dresser. Mais vous êtes bien plus que votre cerveau et commencer à croire ce nom c’est déjà s’y soumettre. Dans une horde de chevaux (et de zèbres), il y a des dominants et des dominés. De quel côté voulez-vous être ? Ne dites plus que vous êtes un.e zèbre, c’est seulement votre cerveau qui croit l’être et vous le fait croire … Reprenez le contrôle de celui qui croit vous dominer.

#déshypnotisons-nous

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