Ce qui se passe à l'extérieur se passe d'abord à l'intérieur

Dans quelques-uns des articles de ce blog, j’évoque l’une de mes convictions : ce qui se passe à l’extérieur (nos comportements) se passe d’abord à l’intérieur (nos croyances, nos émotions, notre rapport à nous-même).

Si j’en suis convaincu, c’est qu’au cours de mon expérience de thérapeute, cela n’a jamais été démenti. C’est notamment ce qui nourrit le mécanisme de la projection et qui fait que lorsque nous nous mettons dans la « la tête de l’autre » en imaginant ce qu’il.elle pense, nous sommes tout simplement en train de plaquer nos propres pensées sur lui.elle. A titre d’exemple, si quelqu’un n’a pas confiance dans les autres, il est probable qu’il n’est pas confiance en lui (et vice versa).

Ce mécanisme ne s’applique pas seulement aux individus, il est à l’œuvre dans tous les systèmes, c’est ainsi que ce qui se passe à l’extérieur des humains (notre rapport aux autres êtres vivants) est la même chose que ce qui se passe dans une part de l’organisation de la société humaine (voir les quelques exemples ci-dessous).

De la même manière que tant qu’une personne (qui est un système) n’aura pas compris et travailler sur la colère qu’il a en lui, il continuera à exprimer de la colère envers les autres, tant que je n’aurai pas travailler sur ma peur, je transférerai cette peur sur l’autre, il y a peu de chances que l’être humain (l’humanité est un autre système) se mette à traiter le reste du vivant autrement que ce qu’il accepte de s’infliger à lui-même.

Boudha, Jésus, Eckart Tollé, Krishna Murti et des dizaines d’autres affirment que la paix est d’abord intérieure, d’abord individuelle (et il en va de même de l’amour, de la colère, de la faim, etc), en d’autres termes : nous créons notre propre monde (cf. ici) à commencer par notre monde intérieur qui se projette sur notre monde extérieur. Dès lors, le monde est la simple projection de ce que nous nous faisons vivre en tant qu’humains, ce que nous acceptons pour le vivant que nous « contrôlons », nous l’acceptons pour nous-même. Le “vivant” ne désigne pas ici seulement les plantes, les animaux et tout ce qui nous entoure, mais aussi tout ce qui est vivant en nous : nos “tripes”, nos émotions, tout ce qui n’est pas encore tombé dans le domaine des automatismes qui nous nuisent mais que nous acceptons (tabac, malbouffe, stress lumineux ou sonores, etc.).

Comment s’étonner de ce que nous faisons subir aux poulets alors même que nous nous l’infligeons à nous-même ?

Que polluons-nous le plus ? La terre ou nous-même ? (voir par exemple : “comment notre alimentation influence notre santé mentale”)

Addictions : de même que la société « occidentale » est devenue totalement « addicts » (dépendante) au pétrole et à l’énergie, les individus eux, le sont devenus aux drogues en tout genre : cannabis, tabac, alcool, consommation, jeu, télévision, etc. (voir cette conférence)

L’homme a trouvé le moyen de créer des plantes sans les mettre en contact avec le vivant … fait-il vraiment différemment avec lui-même (cherchez le vivant dans la photo de droite) ?

Pourquoi désentasser les bestiaux puisque nous nous entassons nous-mêmes ?

Pourquoi ne pas faire aux vaches ce que nous nous faisons à nous-mêmes ?

Sommes-nous réellement très différents ou moins manipulés que ces canards gavés à la chaine ? (voir entre autres nombreux ouvrages : “influence et manipulation” de Robert Caldini ou n’importe quel articles sur les différents (neuro)marketing à l’œuvre autour de nous)

En quoi ce que l’on nous présente comme « naturel » ou « réel » a-t-il un quelconque rapport avec la réalité ? En nous disant que c’est la “réalité” on finit par le croire. (selling sunset série de téléréalité diffusée sur Netflix)

Pour savoir ce que nous nous infligeons (en bon ou en mauvais) à nous-même, il suffit peut-être de regarder ce que nous faisons à ce(ux) qui nous entoure(nt).

NB : en relisant cet article, il m’apparait violent, mais à bien y réfléchir, cette violence envers nous-même et notre environnement est bien réelle non ?

# Désypnotisons-nous

Crédit photo : Jean-Pierre Dalbéra (flic.kr/p/7ovyHc)