World Of Autohypnose : jouez avec vous-même

Avertissement : ce jeu (ou cet article) ne s’adresse qu’aux courageux (déjà, de le lire, il est un peu dense :) ), à ceux parmi vous qui sont les plus motivés par le changement. Les résultats seront impressionnants mais ils n’apparaitront qu’aux plus persévérants. Vous serez manipulés, trompés, tentés, et rares seront ceux qui passeront tous les niveaux, mais, à ceux-là, une fois le travail accompli, je peux assurer qu’ils seront vraiment heureux de trouver leur propre Graal.

But du jeu : réussir à vous déshypnotiser !

Dans le monde de l’internet, on dit souvent : « quand c’est gratuit, c’est que c’est vous le produit ». Nous sommes sur internet, ce jeu est 100% gratuit donc, je ne dérogerai pas à la règle : c’est bien vous le produit ! Mais ici, vous êtes le produit, le marchand, le magasin et le circuit de distribution. Vous êtes celui qui concevez le produit et celui qui allez le consommer alors, soignez-le bien ! (Attention : 1ère tentative de manipulation : vous venez d’être exposé à un biais cognitif : l’effet Ikéa qui vous fait plus apprécier un objet que vous avez contribué à fabriquer).

Ce jeu comporte 6 niveaux, vous pouvez les faire dans l’ordre ou dans le désordre. (Attention 2ème tentative : tout ça, ce ne sont que des mots pour vous donner envie et faire vibrer votre fibre d’autocomplaisance (c’est un biais cognitif qui fait qu’on pense qu’on est meilleur que les autres)). Ceci dit, selon moi, le niveau 6 est quand même plus dur que le 1. Autre biais cognitif histoire de vous piéger dans mon discours marketing : le biais d’engagement : Quand vous aurez commencé ce jeu, vous ne pourrez plus vous arrêter … vous voilà prévenu ! Aurez-vous le courage ? (Le biais d’engagement s’appelle aussi « le pied dans la porte » - c’est encore une tentative de manipulation)
Attention : vous ne disposez que d’une seule vie pour faire tout le jeu ! (Tentative de manipulation : supériorité illusoire, biais d’engagement, biais du survivant, effet rebond … il y en a d’autres, je vous gâte en une seule phrase !)

Level #1 (là, notez le biais d’appartenance : vous êtes membre du groupe, vous parlez ma langue, vous êtes mon ami) Niveau 1 : Le début du réveil (the awakening begins)

Chacun de nous a des habitudes, des rituels. Ils contribuent à créer autour de nous un environnement rassurant dont nous avons besoin. Les rituels sont les héritages utiles d’une vie ancestrale où le monde était beaucoup plus inquiétant. Fait de mystères et d’inconnus, ce monde devait nous paraître un peu plus maitrisable. A tort où à raison, les frontières du monde, vu par un occidental, sont maintenant beaucoup plus éloignées. L’inconnu n’existe plus ou presque. Même les (vrais) rituels tendent à disparaitre : examens, remises de diplômes, cérémonies, … il y en a de moins en moins qui émaillent notre vie. La plupart des rituels ont une dimension (voire une volonté) hypnotique : musique, parfums, point de focalisation du regard, lumières, etc. contribuent à nous faire passer dans un « état modifié de conscience », autrement dit, en état d’hypnose (quand je vous dis que l’hypnose est partout).
Nous n’avons plus vraiment de rituels, en revanche, nous avons des « habitudes ». Si leurs fonctions ne sont plus officiellement de nous rassurer ou de nous faire passer d’un âge à un autre, il n’en reste pas moins qu’elles contribuent à nous rendre la vie plus facile et, qu’elles aussi, nous plongent plus ou moins dans un léger état d’hypnose.

Il ne s’agit pas de supprimer toutes nos habitudes, elles nous sont souvent très utiles. Cependant, il est possible que trop d’habitudes tue l’habitude, qu’on ne voit même plus que l’on est plus dans un processus qui nous facilite la vie, mais dans une sorte de rituel qui nous a fait perdre le contrôle de nous-même. D’une habitude nous sommes passés imperceptiblement à des gestes mécaniques : nous nous levons et faisons toujours les choses dans le même ordre, nous mangeons toujours la même chose au petit déjeuner, nous prenons toujours le même chemin pour aller au bureau, etc. … lentement, nous débranchons notre cerveau, n’observons plus notre environnement (qui du même coup devient plus “dangereux”), la vie disparait pour laisser place à des étapes prévues, attendues, figées.

Remettre de la vie là dans nos vies

Première étape : vous regardez faire.
Ça a l’air facile comme ça, mais vous verrez que ça n’est pas si évident. Il va s’agir pour vous de repérer vos propres habitudes. Attention, le poisson rouge ne sait pas qu’il est dans un bocal, c’est pourquoi, il peut être utile de vous faire aider par un ami, un conjoint ou un collaborateur.
A votre réveil vous faites toujours les mêmes choses dans le même ordre ? Vous mangez toujours la même chose au petit déjeuner ? A la cantine, vous vous asseyez toujours au même endroit ? Repérez tout ce que vous faîtes mécaniquement, ces moments où, d’une certaine manière, votre vie ne vous appartient plus tout à fait.
C’est fait, vous avez repéré ces moments ? Prêt ? Changez !

2nde étape : changer
Oui, je sais, c’est dur. Mais vous allez y arriver ! Vous vous lavez les dents avant de prendre votre douche ? Faîtes l’inverse ! Vous vous asseyez toujours dans le dernier wagon du métro, changez ! vous tournez toujours à droite à ce feu rouge ? Tournez au suivant ! Reprenez le contrôle, le vrai.
Chaque jour, veillez à changer une habitude et vérifiez que vous n’en créez pas une autre. Attention, il ne s’agit pas de se compliquer la vie pour le plaisir de la compliquer ! Il s’agit de remettre de la vie dans nos vies, de réintroduire une dose d’inconnu, de risque, d’aléas (vous noterez que le risque pris en mangeant une tartine sans beurre plutôt qu’une avec beurre comme on le fait depuis 10 ans, est assez faible !), il s’agit de nous réveiller à nous-même. Vous verrez que très vite, à ce régime, votre environnement va changer.

Les effets sont nombreux vous verrez et chacun de vous en tirera un bénéfice particulier : débrouillardise, créativité, sens de la persévérance, confiance en soi et qui sait, vous aurez peut-être même des apparitions … il y aura le choix et, qui sait, vous aurez peut-être tout à la fois.

Posologie conseillée : 2 semaines minimum mais il n’y a pas de maximum (attention, le mot « posologie est un mot interdit – cf. cet article – Pour les lecteurs qui en douteraient, ce mot est à prendre au second degré, vous pouvez le remplacer par « durée » en l’occurrence (ou « time laps » aussi).

Level #2 : le lever de nez (niveau 2 : the nose rise)

Souriez, souriez. Vous trouvez le titre de cet exercice ridicule ? On en reparle dans 3 semaines.
Apprendre à regarder à nouveau droit devant nous. Quel intérêt me direz-vous ? Vous avez sans doute déjà entendu ou lu qu’il suffit de se forcer à sourire pour activer la gaité et, avec un peu d’entrainement, à devenir réellement gai. Vous croyez que ça ne marche que pour la gaité ? Alors maintenant, regardez par terre pendant 2 heures, vous allez rapidement constater que vous vous voutez, que votre sourire tend à disparaitre … et même peut-être allez-vous devenir plus triste, plus soumis à la grisaille du sol. Imaginez quelqu’un qui a le regard baissé, quels sentiments vous viennent pour le qualifier : tristesse ? Soumission ? ou joie et force ?

Maintenant, imaginez quelqu’un dans le métro ou dans la rue, imaginez-le regardant son téléphone. Comment est son regard ? Baissé non ?

Ajoutons un détail : où est l’avenir pour vous ? Sur votre gauche, votre droite, derrière vous ou devant vous ? Maintenant, baissez les yeux … voyez-vous l’avenir ? Pouvez-vous anticiper ce qui va se passer ? Quand on ne voit pas l’avenir, quel sentiment risque de se développer ? Bingo ! La peur (fear !) ! Ça tombe bien, nous sommes dans un jeu n’est-ce pas ?

Le lever de nez (nose up) n’est pas une recette miracle, c’est simplement un premier pas, mais je vous encourage à le faire : prenez simplement conscience que vous ne regardez pas droit devant vous pour pouvoir anticiper l’avenir sereinement et qu’en plus, cela contribue à vous rendre moins gai.

Posologie : sans limite (no limit) … sauf pour faire vos lacets (la rédaction décline toute responsabilité si vous marchez dans une crotte de chien)

Level n°3 : What’s in your assiette ? (Niveau #3 : y’a quoi dans votre plate)

(notez ici la « confusion » en mélangeant les langues : à force de mélanger les sources d’informations (télé, internet, réseaux sociaux, je m’y perds et entre en confusion. Celle-ci est l’un des moyens utilisés pour vous faire entrer en état d’hypnose : moins vous comprenez, mieux c’est (d’où parfois l’utilisation des injonctions contradictoires … vous suivez ?))
Avertissement : je ne suis pas nutritionniste, je vous invite donc à vérifier auprès de spécialistes reconnus que ce que je dis est exact (là encore, tentative de manipulation), cependant, vous avez déjà passé 2 niveaux, ça n’est pas pour vous arrêter maintenant n’est-ce pas ? (Celui-là est vicieux : c’est le « coût irrécupérable » additionné au biais d’engagement, très utilisé par les vendeurs d’abonnements ou les magazines vendus avec un bout de maquette vous savez ?).

Je m’égare pardon.

Donc, qu’y a-t-il dans votre assiette ? On le sait (1), la flore intestinale (microbiote) intervient dans le déclenchement des dépressions (des peurs et anxiétés simples aussi par conséquent). Si votre microbiote n’est pas en bon état, il envoie un message au cerveau pour le lui dire et celui-ci devient triste (oui, c’est un résumé). Comment faire pour éviter ça ?
Manger sainement ! Pour cela il suffit par exemple d’éviter les aliments hypnotiques !

C’est quoi un aliment hypnotique ?

J’appelle un aliment hypnotique, quelque chose qui vous fait croire qu’il est ce qu’il n’est pas : des exemples ? Tout ce qui est trop salé ou trop sucré, tout simplement parce que sel et sucre sont des exhausteurs de goûts (ils augmentent le goût des aliments). Pourquoi augmenter le goût d’un plat préparé ? Probablement parce que sinon, il n’en n’aurait pas. Le sucre, en plus, nous fait produire de la dopamine (récompense) impliquée dans tous les processus d’addiction (vous faîtes le lien ?).
Pour résumer, vous pouvez préférer les aliments naturels plutôt que préparés et les aliments bio plutôt que non bio.
Réduire la part de viande dans votre alimentation. Là encore, j’insiste, je ne suis pas nutritionniste, en revanche, je suis logique. La plupart des viandes sont malheureusement issues de l’élevage industriel, celui-ci, pour éviter les maladies, sur consomme les antibiotiques que nous finirons par avaler et qui contribueront à nous rendre résistants, cette résistance pourra générer un stress, lui aussi, générateur de destruction du microbiote … la boucle est bouclée.

Posologie : à vie (rappelez-vous … vous n’en avez qu’une pour ce jeu)

(1) « on » le « sait » … aviez vous remarqué cette tentative de manipulation (notez que nous devons en être à une dizaine) ? Celle-ci s’apparente à « l’argument d’autorité » : je suggère qu’une étude existe mais je ne la source pas. C’est un grand classique du monde politique : « une étude nous apprend que … » ou, ma préférée : « la réalité c’est que… »
Bien, en attendant : voici une source parmi d’autres, je vous laisse vous faire votre propre idée sur le sujet : psychomedia.qc.ca/psychologie/2020-02-01/humeur-depression-anxiete-microbiote

Level #4 : The pleasure Dome (le dôme du plaisir)

Je l’avoue, le titre de ce niveau est un peu grandiloquant ! Surtout qu’il ne s’agit que le côté face du niveau précédent : prenez du plaisir à ce que vous faîtes. Depuis des siècles, notre civilisation est bercée par la culpabilité. Il ne s’agit pas ici de se vautrer dans l’inconséquence et l’irresponsabilité mais simplement de faire les choses en conscience et avec le plus de plaisir possible : quand vous mangez une pizza, dégustez-là, si vous croisez des lilas, sentez-les, si vous avez un chat, sentez le contact de vos doigts et de ses poils, bref : utilisez tout vos sens, chacun d’eux le mérite et surtout : chacun d’eux vous permet d’exister un peu plus !

La « pleine conscience » ne s’applique pas qu’aux gestes, elle devrait être notre quotidien.

Posologie : quand vous voulez.

Level #5 : tous les excès mènent dans le même mur (Niveau n°5 : another brick in the wall)

1er excès éventuel : faire scrupuleusement tout ce qui est écrit dans cet article ! Vous êtes vous, vous êtes unique, personne ne peut vous dicter votre conduite sans que vous soyez certain d’avoir tout votre libre arbitre pour accepter, refuser ou aménager.

Mais il y a bien pire ! Vous le savez votre cerveau (et le mien) n’a qu’un seul objectif : la survie. Que vous fumiez, buviez ou mangiez trop, ça n’est pas son problème (en tous cas, pas dans un premier temps), son problème à lui, c’est la survie et celle-ci passe par l’homéostasie (l’équilibre du système - voir cet article si cela vous intéresse). Ça a l’air logique et ça n’a l’air de rien comme ça mais, ça peut vite dégénérer cette histoire.

C’est simple, tout fonctionne comme les phobies. Imaginez que vous ayez peur des araignées (pardon aux lecteurs concernés, je sais que c’est très désagréable). Si vous rentrez dans une pièce qu’allez-vous faire ? Vérifier qu’il n’y a pas d’araignée bien sûr ! Et là, forcément, puisque vous les cherchez, vous y pensez et puisque vous y pensez, vous avez peur ! Et si jamais, à force de chercher, vous finissez par en trouver une non seulement, votre peur étant déjà en surrégime vous allez exploser mais en plus vous confirmerez (biais de confirmation) que vous avez raison d’avoir peur des araignées vu que ça fait rudement peur une araignée n’est-ce pas ?

Pour résumer : en voulant éviter la peur (maintenir la survie), votre cerveau a créé toutes les conditions pour avoir peur des araignées. L’excès de peur a créé la peur.

Vous croyez que ça ne fonctionne que pour les phobies ?
Prenons un exemple au hasard vous voulez bien ? Pensez à votre peur principale (allez, disons … parler en public, la solitude, l’abandon, le rejet, … ?) réfléchissez à ce que vous faîtes pour éviter cette peur : stresser une semaine avant la réunion au lieu de la préparer sereinement, éviter les sorties pour ne pas risquer de vous sentir exclu, trop boire ? Regardez ce que vous faîtes, amplifiez-le, amplifiez-le encore et voyez là où ça vous mènerait … toujours au même endroit : précisément là où vous ne voulez pas aller : être rejeté, passer pour une andouille, etc.

Le niveau 5 consiste à repérer vos excès et à les rendre moins excessifs … c’est sans doute le niveau le plus compliqué.

Posologie : jusqu’à ce que vous n’ayez plus d’excès (ce qui serait excessif n’est-ce pas ?) … alors continuez

Level #6 : quit ! Niveau n°6 : arrêtez !

En lien avec le niveau 5, celui-ci vous propose d’arrêter ce qui vous fait du mal. Oui, je sais, souvent on vient voir un thérapeute parce qu’on n’y arrive justement pas, cependant, si les uns n’arrivent pas â arrêter de fumer, les autres de boire ou certains d’avoir peur des serpents, vous noterez que ça n’est pas le cas de tout le monde : vous n’arrivez pas à arrêter de fumer et pourtant vous parvenez à arrêter de boire, vous avec donc les ressources non ? Vous savez déjà arrêter.
Cette vidéo en anglais (mais très facile à comprendre) nous propose une technique efficace pour arrêter : youtube.com/watch

Que peut-on arrêter ? l’excès de sel, de sucre de viande ? Le café ou le thé qui sont des excitants comme chacun sait ? Les excès de tabac ou d’alcool évidemment ? (Tous les ingrédients de cette liste sont des drogues, en tant que telles, elles génèrent des addictions qui ne sont ni plus, ni moins que des privations de liberté et d’argent). Choisissez ce que vous voulez arrêter, vous pouvez commencer par ceux pour lesquels arrêter vous procurera le plus de plaisir (tant qu’à faire un effort autant que cela fasse plaisir non ? Cf. le niveau 4) et à chaque fois que vous résistez à la tentation, pensez à vous en féliciter ! Vous pouvez arrêter d’un coup ou progressivement, ça n’a aucune importance. Respectez-vous, même et surtout à l’occasion de ces sevrages.

Le niveau 6 peut sembler compliqué, mais c’est aussi le plus gratifiant.

Posologie : aucune.

Voilà, vous avez passé.e tous les niveaux. En même temps, vous m’avez permis de mettre en pratique un biais cognitif bien connu : l’illusion de la connaissance. En gros, il me fait croire que je maîtrise un sujet au prétexte que je l’ai un peu étudié. Alors, vous pouvez tout relire et vous demander si tout ceci n’est pas totalement vide de sens d’autant qu’en cherchant quelques secondes sur internet, vous trouverez des psychiatres qui vous diront qu’il faut surtout créer des routines (par exemple) … bonne (re)lecture !

Epilogue

Que vous n’ayez réussi qu’un niveau ou les 6 n’a aucune importance du moment que vous vous êtes engagé, que vous avez fait un pas, c’est déjà le premier pas de votre changement. Et de toutes façons, à ce jeu, “on ne peut que gagner ou apprendre” (Nelson Mendela).

#déshypnotisons-nous

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