C’est quoi l’hypnose ? Et Tourtel invente le « Tourtel Twist »

Vous vous demander peut-être ce que peut bien signifier ce titre ! Quel est le rapport entre une explication de l’hypnose et « Tourtel Twist » ? Nous allons y venir.

Tout d’abord, c’est quoi l’hypnose ?

Officiellement, l’hypnose est un « état décalé de conscience », un moment donc, où nous ne sommes pas dans notre état dit « normal ». En l’occurrence, sous hypnose, vous avez accès à des « parties » de vous qui sont habituellement inaccessibles car elles sont « derrière » d’autres parties. Vos ressources, par exemple, sont cachées derrière vos peurs (imaginons quelqu’un qui sait très bien comment faire une tarte, s’il a peur de décevoir ses convives, il aura beaucoup plus de chances de la rater non ?).

Si l’hypnose est un état décalé de conscience, c’est qu’il y existe un état « normal » de conscience n’est-ce pas ? Quel est-il ? Selon moi, c’est un état de « pleine conscience » qui nous permet de connaître nos peurs (ou plutôt d’y avoir accès), nos ressources, nos difficultés, en d’autres termes, nos parts d’ombre et de lumière. Il ne s’agit pas d’être parfait, seulement, de nous connaître et - si nous en ressentons le besoin - de travailler à nous améliorer, ne serait-ce que pour arriver à faire une tarte même si les personnes qui vont la goûter sont très impressionnantes pour nous (ou alors, de se moquer de faire une bonne ou une mauvaise tarte, chacun sa technique pour être en phase avec lui-même).

Et la Tourtel dans tout cela ?

Tout d’abord, pour ceux qui ne sauraient pas, Tourtel est une marque de Kronenbourg (les bières). Si vous allez sur le site de Tourtel, vous verrez qu’il s’appelle « beertime » (l’heure de la bière en français). Attention, je parle ici de cette marque mais toutes ont fait de même : vodka, gin, Martini et même whisky ont créé leur dérivé sans alcool. Et alors, où est le problème ? Si je veux avoir le plaisir de la bière sans ses méfaits, c’est très bien non ? Oui, c’est très bien ! Mais, comme souvent, tout dépend de l’intention. Si les fabricants cherchent à nous donner le plaisir sans l’ivresse alors, tout va bien, au passage, ne nous leurrons pas, ils cherchent à grignoter des parts de marché aux « soft » (cola, jus, etc.) avec qui, sur certains marchés, ils sont en concurrence. Si leur intention est différente … ça change tout.

Qui boit des « soft » notamment au moment du sacro-saint apéro, quand les adultes prennent de la « vraie » bière ? Nos enfants. Et, c’est tellement plus convivial de tous se rassembler avec quelques chips n’est-ce pas ? Pendant que les grands boivent leur bière, les petits peuvent faire « comme les grands » et, grâce à Tourtel Twist, ils peuvent même ouvrir la bouteille sans l’aide des parents (ou, sans leur demander l’autorisation). Petit à petit, ils vont s’habituer à boire des bières (sans alcool) comme les grands jusqu’au jour où, jeunes adolescents, ils passeront à la bière normale (de préférence une Kronenbourg puisque c’est le même groupe) habitués au goût, à la fraicheur et surtout, aux moments de convivialités auxquels sont associés la bière (et, cerise sur le gâteau, ils n’auront aucune notion du « à consommer avec modération » puisque la bière n’est pas associée à l’ivresse). Tout cela à un nom : l’accoutumance.

Que s’est-il passé entre la première Tourtel Twist et la première « vraie » bière ? La construction lente et totalement innocente d’un « état normal de conscience » que l’on pourrait résumer ainsi : convivialité = bière. Pendant quelques années, cette association se met en place, elle sera d’autant plus forte que les moments passés seront agréables.

Ne nous y trompons pas, l’alcool n’est pas la seule à construire ses « états normaux de conscience ». Dans les années 70, l’industrie du tabac nous expliquait (entre autres) que la cigarette libérait les femmes, les politiques aujourd’hui nous parlent des chiffres de « l’insécurité » (postulant que l’insécurité est un état normal et non pas la sécurité que, par ailleurs, ils nous promettent, “oubliant” au passage que ce sont eux qui officialisent le mot insécurité) (voir cet article sur la projection), les vaporettes, nous expliquent que le geste d’inhaler une fumer chaude et pleine de nicotine est parfaitement anodin. Je vous invite à faire cet exercice : comment, dans mon environnement, quelqu’un tente-t’il de me faire passer un état exceptionnel pour un état normal : violence physique ou verbale, consommation, compétition, travail, argent, regardez bien, vous allez trouver.

L’hypnose : un accès à nous-même

L’état « décalé de conscience » n’est donc pas l’inverse de l’état normal sauf si on est totalement conscient de ce qu’est précisément notre état normal (sans tabac, sans alcool, sans aucune pression extérieure, etc.) et rares sont ceux parmi nous qui peuvent s’enorgueillir de se connaître parfaitement. Je crois que ce que nous apporte l’hypnose (ou plus exactement, ma manière de la pratiquer) c’est un accès. Un accès à la version de nous qui n’a besoin de rien pour être bien, un accès aux forces internes qui sont nécessaires et suffisantes à notre bonheur, un accès aux freins et apprentissages qui empêchent ces forces de donner leur plein potentiel.

Pour finir, je voudrais insister sur la notion d’intention. Je n’ai évidemment aucune idée de celle qui a présidé chez Kronenbourg pour créer la Tourtel puis la Tourtel Twist de même que je n’ai aucune idée de l’intention des parents qui protègent leurs enfants du danger. La bière sans alcool existe-t-elle pour protéger les gens de l’ivresse ou pour les amener à des habitudes de consommation ? Les parents protègent ils leurs enfants parce qu’il y a un réel danger ou parce qu’ils ont peur eux-mêmes et, ce faisant, à leur corps défendant, transmettent leur peur ? C’est à chacun de nous de nous poser la question mais pour cela, il faut être dans un état de conscience le plus éclairé possible : qui me parle, que me veut-il, qu’est ce qui l’intéresse chez moi ? Dans le cas des marques ou des leader d’opinion, ils veulent mon consentement et ma fidélité, que je vienne « comme je suis » … hypnotisé par des années d’accoutumance et de questionnement de plus en plus amoindri : “c’est comme ça” … Et vous, voulez-vous que cela reste “comme ça” ?.

#Déshypnotisons-nous

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