Pornographie et enfance : beaucoup trop tôt

Avertissement : mon propos ne se veut en aucun cas moralisateur, je n’ai de leçon à donner à personne, en revanche, il veut poser la question de la pertinence d’une forme de pornographie permanente sur l’espace public et/ou en accès libre.

Quand j’étais jeune – il y a très longtemps – j’ai découvert la sexualité entre autres en allant piqué des « Play Boy » à mon cousin, je devais avoir 14 ou 15 ans, un peu plus tard, j’ai découvert les vidéos. Pas de quoi se vanter, mais l’important n’est pas dans mes émois boutonneux, l’important est que ces découvertes se sont faites à un âge où la nature avait fait que j’étais prêt à cela … à peu près.

une laverie utilise un vocabulaire pornographique

Aujourd’hui, les enfants, dès leur plus jeune âge sont en contact constant avec une forme de pornographie « light », la rue est pleine de ces sollicitations ultra sexuées qui troublent la frontière entre vie privée, vie intime et vie publique, entre « maman » et « femme », etc. L’enfant ne sait plus où sont les limites (et ne parlons pas de l’image de la femme !). Qu’il s’agisse de publicité d’un goût plus ou moins sûr (Cf. Photo pour une laverie ci-dessus), d’une convocation d’une forme d’art (Yves Saint Laurent), de références à des pratiques pour le moins étonnantes (Gucci).

Campagne Gucci avec images tendancieuses voire pornographiques
autre campagne Gucci avec images tendancieuses voire pornographiques

On parle beaucoup de l’inceste et c’est tant mieux. Une limite claire et forte est réaffirmée (dans les années 70-80, c’était bien moins évident - voir ce reportage sidérant autant que poignant sur LCP), malgré tout, de nombreux enfants sont encore confrontés à ce problème (Il y a aujourd’hui en France, 4 millions de victimes d’inceste - source). Cependant, là où l’inceste a le “mérite” d’être « clair », l’incestuel lui, l’est moins. Les limites sont plus floues, les définitions sujettes à plus de subjectivité. Wikipedia le défini comme des relations générateurs de confusion ou comme un « inceste moral ». Pour ce qui me concerne, je le définirais comme le dépassement des limites « normales » de l’intimité des adultes et des enfants. Il ne s’agit pas là de gestes sexuellement explicites mais bien plus de mots, de regards ou d’attitudes déplacés, ambiguës et source de confusion.

Campagne Yves Saint Laurent, le nu sur les murs

Si j’évoque ici l’incestuel c’est parce qu’à mon sens, les images constamment imposées à nos enfants ne leur permettant plus de construire leur identité sexuelle à l’âge où ils sont censés le faire, risque fort de construire des adultes pour lesquels le sexe n’a plus les mêmes limites que pour leurs parents. C’est donc à nous, en tant que parents, à nous poser la question de savoir si nous voulons que nos enfants pensent « YouPorn » ou « PornHub » quand ils pensent à « faire l’amour ».

Vous pourriez vous poser la question de savoir ce qu’un article sur la pornographie de rue fait ici. Mon propos est que l’hypnose est partout, au sens où tout est « manipulation », sollicitation de nos sens. Le marketing et la publicité en sont même les spécialistes. Si on peut espérer qu’un adulte fasse la différence entre 2 messages, puisse lire les informations qui ne sont pas écrites, pour un enfant, c’est nettement plus compliqué. Rappelons-nous que, jusqu’à à peu près 7 ans, un enfant apprend tout, sans aucun filtre, le sexe en fait partie.

Une vidéo explicative du climat incestuel ici (je laisse à son auteur la responsabilité de ses propos, faites-vous votre propre opinion : youtube.com/watch

#déshypnotisons-nous

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