Le pouvoir du choix
Qui voulez-vous être ? Souvenez-vous, quand vous étiez petit.e, vous vouliez être pompier, infirmier.ère, prince.sse ou astronaute, que disaient ces rêves de vous, que révélaient-ils de votre personnalité naissante ? Que sont-ils devenus ?
En explorant un peu au-delà de la surface, j’ai pu expérimenter à quel point notre environnement nous révèle : le métier que nous avons choisi ou pas, la façon dont nous le faisons, notre maison, la manière dont nous l’avons imaginée et construite, si nous avons eu cette chance, comment nous l’avons choisie, décorée, comment nous nous l’approprions même si nous en sommes locataires … tout ce qui nous entoure parle de nous à un point que nous n’imaginons peut-être pas et tout ce qui nous entoure nous façonne chaque jour. Il suffit de regarder et de s’interroger pour que ces éléments parlent, qu’ils nous parlent de nous et nous aident à nous connaître mieux. Chacun d’eux est une projection invisible mais sûre.
Nous choisissons chaque jour qui nous voulons être
Je crois que c’est Jacques Salomé qui disait que « nous sommes 100% responsable de 50% de la relation ». Mais la « relation » ne se limite pas aux personnes que nous croisons et chacune d’elles, chaque décision, est une opportunité d’être qui nous voulons être, c’est notre choix. Nous choisissons nos amis, notre maison, notre voiture et notre métier et nous choisissons les relations que nous voulons avoir avec les autres. Bien sûr, ce choix est loin d’être pleinement conscient et tout l’enjeu est là : pour choisir vraiment il faut se connaître et se connaître vraiment. C’est peut-être aussi cela que je nommais « la fin de l’égoïsme » : se mettre au centre pour se découvrir, dans tous les sens du terme : oser se montrer, oser montrer les enfants que nous sommes au fond, ceux.celles qui existaient avant d’être déformé.es par les apprentissages de la vie : les frustrations, les peurs, les petits ou grands traumas qui nous éloignés de notre essence mais qui est là.
Le rôle d’un.e thérapeute (qui signifie « prendre soin » et que nous sommes donc tous.tes), c’est d’y croire, de croire coûte que coûte que vous pouvez arriver à être celui.celle que vous désirez être, celui.celle que vous choisissez de (re)devenir en cherchant à aller mieux et en osant dire ce qui ne vous convient pas dans votre vie, en cherchant à retirer les masques subis ou pas qui nous cachent aux autres et à nous-même.
La conscience du choix
Pour accepter de choisir, il faut d’abord avoir conscience que nous avons cette possibilité. Chacun.e de nous l’a, à chaque instant. Prenons des exemples simples du quotidien : vous qui êtes fumeur.euse, êtes vous certain.e de faire le choix d’allumer cette cigarette, d’en être pleinement conscient ? Et vous qui prenez ce verre de trop ou vous qui savez que vous devriez vous occuper de cette tâche maintenant mais qui la repoussez à plus tard ou encore vous qui avez peur de cette rencontre … êtes-vous certain.es de choisir ou est-ce quelque-chose d’autre qui choisit à votre place, qui décide pour vous et vous domine ? Et ce « quelque-chose », voulez-vous le laisser vous diriger ou voulez-vous prendre votre propre direction ? Le choix n’est pas, en premier lieu, de faire ou de ne pas faire, le choix est d’abord de vouloir ou de ne pas vouloir se libérer de ces forces qui décident pour nous et que nous appelons « peur », « paresse », « procrastination » ou « addiction » entre des dizaines d’autres que nous ne nommons même pas car nous les ignorons encore. Il faut d’abord les voir et elles nous sont d’abord invisibles parce que nous croyons que c’est nous, puis, parfois elles nous apparaissent et nous commençons par dire « j’ai toujours fait comme ça, ça n’est pas maintenant que je vais changer » ou « chasser le naturel et il revient au galop » mais ni la peur, ni l’addiction, ni la procrastination ne sont naturelles, ce sont des constructions et la plupart du temps, elles ne nous appartiennent même pas, au sens où ce sont les autres qui ont finis par nous y faire croire.
Connaissez-vous cette petite histoire ? Un petit indien est inquiet et va voir son grand-père, le sage de la tribu : « Grand-père, lui dit-il, je vois que parfois je suis joyeux et qu’à d’autres moments j’ai peur, que parfois je suis gentil et parfois méchants, c’est comme si j’avais deux loups à l’intérieur de moi. Ils m’inquiètent, sais-tu lequel de ces deux loups grandira le plus vite ? ». Le grand-père lui sourit et lui dit « Celui que tu décideras de nourrir le plus ». Quel loup en nous voulons-nous nourrir ?
Dans son livre « Voir », Carlos Castaneda rencontre un chaman qui lui parle du « Pouvoir », un pouvoir immense que nous avons de voir le monde autrement. Je crois que ce pouvoir est celui qui est là, en nous et que pourtant la plupart du temps nous ignorons : celui que nous avons de voir, d’entendre puis de contrôler nos pensées, même les plus enfouies, celles qui sont devenues tellement automatiques, qu’elles semblent ne plus exister. Elles existent et nous pouvons les changer !
Le choix des pensées
On pourrait croire qu’il ne s’agit de ma part que d’incantations ou de croyances, mais les neurosciences le prouvent : ça s’appelle la plasticité du cerveau. Il change et vous l’avez tous.tes expérimenté, hier vous ne parliez pas anglais, vous ne bricoliez pas ou vous ne connaissiez pas les rues de votre quartier, aujourd’hui, vous avez appris toutes ces choses. Les connexions synaptiques de votre cerveau ont changé, elles racontent désormais une autre histoire sur le monde qui vous entoure. Vous croyez que l’on ne peut pas changer ses pensées ? Vous le faites tous les jours, on peut apprendre à contrôler son cerveau aussi sûrement que l’on peut apprendre à contrôler un vélo. Faites l’essai sur une pensée que vous avez sur vous-même, une croyance simple qui vous déplait, changez là et éprouvez-là volontairement « fake it, until you’ll get it » disent les anglais que l’on pourrait traduire par « faites semblant jusqu’à ce que cela devienne vrai ». Soyez patient.es et vous découvrirez un autre monde : vous, sans la croyance limitante … et vous aurez dépassées vos limites.