"La vérité vous libérera"
Saint Jean dans son évangile, fait dire à Jésus « la liberté vous libérera ». Gloria Steinem, figure du mouvement féministe américain complète : « La vérité vous libérera, mais d’abord elle vous mettra en rage » (will piss you off).
Pour une partie de l’auditoire de Jésus, la « liberté » était tout simplement le fait de n’être plus sous le joug romain. Pour l’église d’aujourd’hui, il parlait de la connaissance, celle de Dieu et donc celle de la parole du Christ (la vérité se trouve-t-elle dans une parole ou dans l’expérience que l’on (en) fait ?).
Depuis les années 60, 70, Gloria Steinem quant à elle, parle du pouvoir du patriarcat, de l’égalité entre les hommes, les femmes, les blancs et les personnes « de couleur » et elle savait sans doute que pour arriver à cette égalité, il fallait passer par des revendications fortes ayant l’apparence de l’inversion des pouvoirs. Elle savait aussi que pour y parvenir, il fallait dénoncer des faits que la plupart des américains ignoraient, il fallait montrer du doigt des lois iniques et des inégalités criantes. C’est quand la société américaine a pris conscience de cela que la « vérité l’a d’abord mis en rage », puis, que les choses ont pu commencer de s’améliorer pour des millions d’entre eux.elles et que cela continue.
Je crois que nous avons une part de divin en chacun de nous et que notre vérité s’y trouve. Il ne s’agit pas de la liberté de croire en n’importe quelle “vérité” sous le prétexte que, puisque le divin est en nous, nous pourrions faire et penser ce que nous voulons, il s’agit d’aller chercher notre vérité la plus profonde pour se libérer de tout ce qui la cache : nos peurs, nos petites lâchetés, nos pulsions et nos automatismes hérités de ce que nous avons appris et qui n’est pas nous.
Nous pouvons obéir à nos peurs ou nous pouvons suivre nos plus belles aspirations, nous pouvons faire un doigt d’honneur quand nous sommes au volant de notre voiture ou décider d’aimer. Nous avons le choix. Nous pouvons suivre aveuglément les injonctions de la publicité ou choisir de n’acheter que ce qui est réellement bon pour nous, nous avons le choix d’être « écologique » pour nous-même ou d’acheter tout ce qui nous fait de l’œil.
Dans l’article sur les racines, j’évoque la nécessité de se connaître. Cette quête de connaissance, selon ce en quoi on croit, ressemble souvent à un puits sans fond, mais plus on se connaît, plus on se libère de ce qui nous empêche de marcher droit, heureux.euse, libre de ne suivre que ce que nous sommes profondément et non plus le « personnage » que nous croyons être ou que l’on nous assigne.
Vous vous pensez fumeur.euse, seriez-vous plus ou moins libre sans cigarette ? Vous vous voyez dépressif.ve, seriez-vous plus heureux.se sans dépression ? Cette dépression est-elle le fait de votre nature profonde ou des événements de votre vie et de la manière dont vous les avez reçus ? Vous avez peur de l’avion ? Là encore, est-ce le fait d’événements passés ou êtes vous né.e comme ça ? Si vous n’avez pas toujours eu cette peur, ce manque, cet inconfort, c’est qu’il n’est pas le fruit de votre nature mais d’un apprentissage. Et tout ce qui a été appris, peut être désappris.
Une part non négligeable de ce que vous croyez être vous n’est que le résultat des différentes influences que vous avez subies, bonnes ou mauvaises. En apprenant à vous connaître, en interrogeant ce qui vous a formé, vous pouvez faire le choix de continuer à y croire ou pas, de vous changer parce que ça ne vous convient pas ou de choisir de continuer parce que ça vous convient, mais vous ne continuerez plus par automatisme.
Bien sûr, en vous regardant, vous devrez voir des choses désagréables, vous apprendrez peut-être sur vous ou vos proches des choses que vous n’aimeriez pas savoir, vous aurez peur de perdre ce que vous avez, mais une fois ces caps passés, vous serez sans doute plus libre et trouverez quelqu’un d’extraordinaire : Vous.