Qu'est ce que l'hypnose ?
Mais pourquoi diable suis-je en train de me lancer dans un tel sujet ? L’Arche est l’école où je me suis formé – et j’ai de la chance. Dans cette école, aujourd’hui, le département recherche essaie de définir l’hypnose. C’est à s’arracher les cheveux ! Le plus souvent, on commence par dire que c’est un « état modifié de conscience » comme l’est l’alcool, la drogue, la colère, etc. et vous ne venez pas voir un hypnotiseur pour vous saouler n’est-ce pas ? Dans le dictionnaire Littré, on peut lire « Maladie du sommeil, maladie qui est propre aux noirs de l’Afrique occidentale, et qui consiste en une tendance perpétuelle au sommeil ; elle finit par amener la mort par suite du progrès de l’affaiblissement général » … le moins que l’on puisse dire, c’est que ça ne donne pas envie ! Dans le Larousse : « État de conscience particulier, entre la veille et le sommeil, provoqué par la suggestion » Mais les suggestions sont partout présentes. L’hypnose ne peut donc être réduite à un état ou à une technique.
Permettez-moi de vous proposer une autre définition. On cherche aujourd’hui à définir l’hypnose en tant qu’état d’être, plus ou moins éveillé, et si l’hypnose n’était pas un état mais un lieu ? Un lieu « interne » où tout est possible pour nous-même, un lieu où se trouverait nos ressources, un endroit où, ce qu’on appelle parfois « l’enfant intérieur » se cacherait. Dans ce lieu existerait un autre nous-même vierge de tous les apprentissages qui nous font croire que nous devons fumer, manger, stresser en public ou avoir peur des araignées. Ce lieu, que l’on peut l’atteindre - grâce à l’hypnose - devenue un chemin et non plus un état, nous permettrait de « déconstruire » puis « construire à nouveau », le « nous-même » déshabillé de ce qui a fait qu’aujourd’hui nous fumons, nous stressons ou tout autre mal-être que nous portons et dont nous voulons nous débarrasser.
On nous demande souvent de nous « connecter » à nos émotions. Pour ce qui me concerne, je n’ai jamais bien compris ce que cela signifiait et encore moins comment on faisait. Si l’hypnose est un lieu, alors, pour se « connecter », il suffit d’y aller. D’aller regarder notre émotion, de l’interroger, exactement comme on interroge un enfant et de lui dire ce qu’elle a besoin d’entendre pour changer. Il ne s’agit plus de perdre le contrôle, mais bien au contraire, de le reprendre.
Nous sommes déjà hypnotisés, nous sommes déjà sous contrôle, la question serait donc plutôt : quand voulons-nous nous déshypnotiser pour être libre ?